Education: l’Etat favoriserait le creusement des inégalités territoriales

Le journal Le Monde révèle, dans un article paru le 12 avril dernier, intitulé: « Ecole: les moyens attribués renforcent les inégalités« , qu’un rapport à venir de la Cour des Comptes démontre « pour la première fois l’injustice de la répartition des moyens d’enseignement sur le territoire« .

Assénant que « l’éducation n’est plus nationale« , le quotidien indique en exemple que « pour la rentrée 2011, Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second degré, a perdu 426 postes, quand l’académie de Paris, qui gagnait, elle, 1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus« . Et d’ajouter que « même si la situation est ancienne, le gouvernement n’a aucun intérêt à laisser sortir ces comparaisons, qui montrent qu’en 2010 l’Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles« .

Ce rapport viendrait donc conforter l’analyse portée par les maires de Ville & Banlieue qui réclament depuis longtemps, dans l’éducation comme dans beaucoup de domaines, et notamment ceux des grands ministères (éducation, emploi, sécurité, logement, santé…), un droit commun renforcé dans les quartiers populaires, dénonçant la substitution progressive des crédits spécifiques de la politique de la ville aux crédits de droit commun.

Le Monde fait en outre la « preuve que les situations de fait sont entérinées, les calculs se font toujours par rapport aux moyens dont dispose déjà une académie« …On cristallise ainsi les inégalités, une situation comparable dans l’éducation à celle des dotations de l’Etat aux collectivités : Ville & Banlieue dénonce l’attitude de l’Etat qui, d’année en année, assurant à chaque réforme et à l’euro près ce que chaque commune y perdrait, maintient de fait les disparités entre les communes riches et les communes pauvres.

[quote align= »center » color= »#4491C7″]« Si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d’allocation des moyens apparaissent indispensables »[/quote]

Et le rapport de conclure que « au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d’une politique particulière en matière de réduction des inégalités n’apparaît donc de manière flagrante. (…) Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d’analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter. » 

Voir également:

Le Figaro: « Education: la répartition des moyens scolaires en question »

Le Nouvel Observateur: « Education: L’Etat accusé de creuser les inégalités territoriales »