Décrochage scolaire : Les Régions mobilisées dans le plan de lutte national

Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et George Pau-Langevin, ministre de la réussite éducative, ont tenu le 8 janvier dernier un séminaire consacré à ce problème – qui concerne chaque année 140.000 jeunes et beaucoup dans les territoires de la politique de la ville – dont le gouvernement a fait un enjeu prioritaire.
Dans la salle, étaient réunis tous les partenaires naturels de cette action : parents d’élèves, représentants des institutions de la formation et de l’insertion, et bien sûr collectivités territoriales.

Le projet de loi relatif à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale, qui sera présenté le 22 janvier en Conseil des ministres, présente en effet la lutte contre le décrochage scolaire comme une compétence régionale. Au titre de son article 11, les régions auraient à charge de piloter la formation des décrocheurs et leur insertion professionnelle.

Respect des compétences, partage des tâches. Chacun en est convenu au cours de cette rencontre : l’heure n’est plus aux accusations réciproques, mais à la coopération institutionnelle.

La prévention du décrochage revient ainsi à l’Education nationale pour combattre « dans la classe, tous les jours, heure par heure et parfois dès l’école primaire » les attitudes portant à la résignation et à l’abandon, comme le dira Anne Armand, inspectrice générale de l’Education nationale (Igen), co-auteur du rapport « Agir contre le décrochage scolaire : alliance éducative et approche pédagogique repensée« . Quitte à ce que l’institution scolaire doive au passage se reconnaître une part de responsabilité, réfléchir et se réformer sur la notation, le redoublement, l’orientation… ainsi que le ministre le reconnaîtra dans son discours de clôture.

Quant à la lutte contre le décrochage, il est sans doute plus facile de la confier aux régions, qui disposeront plus facilement de tiers-intervenants et de tiers-lieux pour rechercher, avec les jeunes en rupture scolaire, la voie de réinsertion qui correspond le mieux à leurs difficultés, à leur personnalité et à leur projet. C’est ce qu’expliquera Philippe Meirieu, pédagogue bien connu et vice-président de la Région Rhône-Alpes, promoteur du « Plan régional en faveur du raccrochage et de l’insertion vers l’emploi ».

Des dispositifs opérationnels, un premier bilan encourageant. Au cœur du nouveau dispositif gouvernemental se trouvent les réseaux FOQUALE (Formation Qualifiante Emploi), ayant vocation à recenser et à rassembler tous les établissements et les dispositifs de l’éducation nationale susceptibles d’accueillir les jeunes décrocheurs. Avec le jeune décrocheur, est mis en place un accompagnement personnalisé pour trouver une solution adaptée à chacun ; le site masecondechance.fr offrant aux jeunes un service de géolocalisation des offres de formations.

A Paris par exemple, l’on a travaillé à la fois sur la prévention au sein des établissements (aide aux enseignants dans l’assistance aux décrocheurs) ; sur la diversification des structures d’accueil (structure de remobilisation, micro-lycée…) ; et sur l’amélioration du dispositif de prise en charge des décrocheurs : installation et articulation du réseau FOQUALE avec les plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs, notamment. Résultat : le nombre de décrocheurs  a été divisé par deux en 3 ans, passant de 9.000 à 4.500 entre 2011 et 2013.

Au plan national, Vincent Peillon s’était engagé à faire revenir 20.000 jeunes en formation au cours de l’année 2013. Objectif atteint avec 23.000 retours un an plus tard. À ceux-là s’ajoutent 11.000 décrocheurs bénéficiant actuellement d’un parcours de retour en formation accompagné par la Mission de lutte contre le décrochage scolaire. L’objectif 2014 a été fixé à 25.000 jeunes de retour en formation initiale.

liens utiles :
http://www.education.gouv.fr
http://masecondechance.fr