Regard sur le mal-logement en Eruope

Regard sur le mal logement en Europe 2015La Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA ont publié, jeudi 19 novembre, le premier “Regard sur le mal-logement en Europe”. Ce rapport qui explore les difficultés d’habitat à travers l’Europe,  porte une attention particulière sur la question des sans-abri et sur celles des expulsions…

La France dispose de politiques publiques plus ambitieuses que la majorité des pays Européens, mais ne se situe que dans le milieu de tableau en terme de situation du mal logement.

Les points sur lesquels elle est en retard sont les sans-abri, le coût du logement pour les ménages pauvres, les expulsions, la précarité énergétique, le sentiment d’isolement en milieu rural, l’inégalité hommes-femmes et l’inégalité faite aux jeunes face au coût du logement. Les Français sont plus inquiets que les autres d’avoir à quitter leur logement en raison de son prix.

Pour l’Europe :
Le coût du logement a augmenté plus rapidement que les revenus depuis les années 2000,
dans la grande majorité des pays européens. Malgré l’explosion de la bulle immobilière après 2008, le ratio coût/revenus demeure très au-dessus de sa moyenne historique. En France, ce mouvement est particulièrement fort : il a augmenté de + 59 % en 15 ans, contre + 19 % dans la Zone Euro).

Les pauvres consacrent une part beaucoup plus importante de leurs revenus que les autres pour se loger. En France l’écart se creuse. La charge logement est un fardeau de plus en plus lourd pour les ménages pauvres, notamment en Grèce, au Portugal, en Irlande, en Espagne, pays sous « programmes d’assistance » internationaux. Dans les pays que la crise a le plus touché, ce sont les pauvres qui ont été le plus touchés.

Sur l’ensemble de l’Europe, les ménages pauvres ont entre 4 et 20 fois plus de chances d’être confrontés à un taux d’effort excessif (> 40 %), que les ménages non-pauvres.

En France, les ménages pauvres consacrent en moyenne 35 % de leur revenu au logement (+ 4 pts entre 2008 et 2013), alors que l’ensemble de la population consacre 18 % de ses revenus au logement (+ 1 pt entre 2008 et 2013).

Au registre des inégalités, en France les propriétaires non pauvres consacrent – 33 % que les locataires pauvres pour se loger. La moyenne européenne est à – 6,7 % et dans dix pays, les propriétaires non pauvres paient plus que les locataires pauvres pour se loger.

L’écart se creuse, les allocations logement doivent être renforcées et la question du coût de l’habitat des ménages pauvres doit être repensée.

Une part croissante de la population se retrouve en impayés de loyer ou en incident de remboursement d’emprunt.

En France, selon Eurostat (dont les chiffres diffèrent de l’Insee), 16,9 % des ménages seraient en impayés de loyer, ce qui est élevé, mais stable sur cinq ans, alors qu’il a augmenté dans la majorité des pays. Le niveau des expulsions y semble particulièrement élevé, notamment au regard des moyens déployés par les politiques publiques.

Le nombre de sans-abri a augmenté partout, sauf dans deux pays qui sont parvenu à mettre des politiques efficaces en place (la Finlande et les Pays-Bas).

Le mode de décompte des sans-abri varie beaucoup d’un pays à l’autre, si bien qu’il n’est pas possible de comparer les données, mais l’augmentation se perçoit : en France, le nombre de sans-abri a augmenté de 40 % en dix ans. Pour autant, ce n’est pas une fatalité et le rapport explore la stratégie Finlandaise qui a permis de diviser par deux le nombre de sans-abri en cinq ans.

les_chiffres_clefs_du_mal-logement_en_europe_-_2015

Télécharger le rapport :
Regard sur le mal-logement en Europe 2015 – Le rapport complet

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