JO Paris 2024. Philippe Rio : « Il faut affirmer le droit au sport au même titre que le droit à l’éducation, au logement, à la santé ou à l’emploi »

Quatre ans après l’appel des banlieues, dont il fut l’instigateur, Philippe Rio, maire communiste de Grigny, dans l’Essonne, sacré meilleur maire au monde, est l’un des initiateurs du Conseil national des solutions, portant le concept de « cités Olympiques ». L’urgentiste de la République, vice-président de l’Association des Maires Ville & Banlieue de France, œuvre pour que ces JO soient un tremplin pour le sport dans les quartiers populaires. Entretien.

 

Les JO de Paris 2024 sont-ils un levier pour le « mieux-vivre » en Île-de-France ?

Philippe Rio : À ce jour, non. Parce que la plupart des villes labellisées Terre de Jeux 2024 sont dans une logique d’accueil d’un événement planétaire sans s’emparer de l’opportunité de « faire nation » par le sport. Cette autre approche nous permettrait pourtant d’utiliser les Jeux comme un événement diplomatique et politique visant à réparer les fractures françaises par le sport. Le sport est un vecteur de réconciliation national, une remarquable machine d’intégration. Avec 17 millions d’adhérents, il est même le premier parti de France !

 

Les cités Olympiques, dont vous êtes l’un des instigateurs, sont-elles nées pour remettre le sport au cœur des politiques publiques ?

Philippe Rio : Elles sont nées dans la continuité de l’appel des banlieues de 2017 qui visait à défendre les quartiers populaires face aux coupes budgétaires. Quatre ans plus tard, en octobre 2021, un collectif d’élus – Catherine Arenou, maire divers droite (DVD) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Guillaume Delbar, maire DVD de Roubaix (Nord), Benoît Jimenez, maire centriste de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), Gilles Leproust, maire PCF d’Allonnes (Sarthe) et moi-même – a organisé le Conseil national des solutions (CNS) pour partager des idées issues du terrain, constatant que celles émanant « d’en haut » ne marchent pas. Une boîte à outils d’expérimentations issues des collectivités pour changer la vie des habitants des quartiers populaires. Et continuer à mettre la pression sur l’exécutif. Première mesure du CNS : la création, en partenariat avec la Fédération française de judo, de 1 00 dojos solidaires partout en France, dans des espaces vacants délaissés par les bailleurs sociaux. À l’approche des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, notre collectif a lancé le concept de « cités Olympiques » pour développer la pratique sportive auprès des jeunes des zones défavorisées. Les JO doivent être, pour les élus, un réel tremplin et bénéficier aux quartiers populaires.

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