Dernières nouvelles de la nouvelle Rénovation Urbaine

Annonces et confirmations sur le nouveau PNRU, à Valenciennes le 8 octobre, où l’Anru commençait de fêter ses dix ans. En présence de Patrick Kanner, ministre en charge de la Ville, Myriam El Khomri, secrétaire d’État à la Politique de la ville, Jean-Louis Borloo, ancien ministre à l’origine de sa création et Michel Delebarre, président de l’agence. Et avec Manuel Valls, Premier ministre, en invité spécial le lendemain.

Ampleur et calendrier confirmés.
Les chiffres annoncés sont donc confirmés : ce seront 1.300 quartiers de 700 communes, dans 390 agglomérations signataires qui feront l’objet d’un contrat de ville. Et ce d’ici la fin juin 2015 puisque l’échéance a été repoussée à la fin du premier semestre de l’année prochaine. Parmi ces contrats, 200 quartiers recevront l’aide de l’ANRU, dont la liste devrait être dévoilée « début novembre ». Au plan financier, Patrick Kanner a confirmé que le budget déjà évoqué de 5 milliards d’euros, est en cours de négociation avec Action logement.

Des conventions particulières au sein des contrats de ville.
Il n’y aura plus, ainsi que le prévoit la loi Lamy, qu’un seul contrat (unique, signé à l’échelle de l’agglomération) mais chaque collectivité bénéficiaire signera une convention avec l’ANRU sur le projet de rénovation urbaine au lendemain de la signature des contrats. Cette convention sera adossée à un protocole de préfiguration du PRU signé préalablement. Myriam El Khomri a donné quelques précisions sur leur contenu : le développement économique en sera un volet prioritaire, et il faudra « aller plus loin sur la mixité sociale (à l’échelle de l’agglomération ?), travailler à une attribution des logements en inter-bailleurs, et au niveau intercommunal ».

Un bilan reconnu et salué…
Célébration oblige, tous les ministres ont salué l’oeuvre accomplie en dix ans, soit 140 000 logements construits et 320 000 rénovés, 90 000 ménages relogés, 25 quartiers requalifiés et 490 rénovés, 12,35 milliards d’euros de subventions versées par l’Anru. « Le bilan des dix dernières années est considérable, mais ce qui nous attend ne l’est pas moins », a conclu le Nouveau ministre.

… Dans des limites soulignées par le Premier ministre.
Si Manuel Valls, ancien maire d’Evry, a réaffirmé sa conviction que « les quartiers populaires sont une chance pour notre pays », il a aussi pointé les limites de la politique de la ville en soulignant que « les processus de ségrégation sociale et ethnique sont toujours à l’œuvre » ; que « les conditions de vie de près de 7 millions d’habitants des quartiers populaires ne se sont pas améliorées concrètement » ; et que bien beaucoup de leurs problèmes n’ont pas encore trouvé de réponse : « difficultés scolaires, décrochage, problèmes de santé et d’accès aux soins, ou encore maîtrise de la langue ». Et de conclure franchement : « Pour dire les choses simplement : le terrain que nous avons gagné sur l’urbain avec l’Anru, nous l’avons sans doute parfois perdu sur l’action humaine, en ne luttant pas assez efficacement contre les inégalités sociales et économiques ».

Un temps politique fort pour la politique de la ville.
Ces 8 et 9 octobre ont aussi permis d’apprendre que l’ensemble des acteurs de la politique de la ville seraient reçus à l’Assemblée nationale fin octobre par son président, Claude Bartolone ; et que dans le temps même de la publication de la liste des 200 quartiers du NPNRU, le président de la République s’exprimerait sur la politique de la ville et la cohésion sociale.

Un « Institut de la ville durable » aux côtés de l’ANRU.
Enfin, Myriam El Khomri, secrétaire d’État à la Politique de la ville, a annoncé que Matignon avait confié à l’Agence de rénovation urbaine la constitution d’un think tank destiné à l’épauler sur toutes les questions de prospective urbaine et de développement urbain durable (voir notre article).

 Crédit photo  © chantal cecchetti – Fotolia.com

 

 

 

 

 

Publié dans :