4 questions à…Gilles Leproust, vice-président de V&B et maire d’Allonnes

 

A l’occasion des journées sur « le sport en banlieue » organisées par l’association en partenariat avec la ville d’Allonnes, en banlieue du Mans, nous revenons avec Gilles Leproust, qui en est le maire, sur les enjeux forts de cette problématique dans nos territoires…

 

 

[dropcap type= »circle » color= »#FFF » background= »#F1B521″]P[/dropcap]ourquoi deux journées sur le sport en banlieue ?

« L’accès aux droits est en permanence posé dans les villes de banlieue. Les discriminations, les inégalités sociales sont fortes et le sport, les pratiques sportives ne sont pas épargnés. Par exemple, il faut savoir qu’il y a 3 fois moins de licenciés dans les banlieues, les quartiers populaires que dans le reste du pays.

Dans le même temps, nos villes ont une richesse : l’engagement associatif y est très fort. Il s’agit dans cette période de réduction de moyens, de les conforter dans leurs actions. Un état des lieux précis doit être réalisé afin d’interpeller l’Etat, les fédérations, les collectivités territoriales sur leurs responsabilités pour relever le défi de l’accessibilité pour toutes et tous aux pratiques sportives. »

[quote align= »center » color= »#4491C7″] »Nos villes ont une richesse : l’engagement associatif y est très fort. »[/quote]

[dropcap type= »circle » color= »#FFF » background= »#F1B521″]Q[/dropcap]uelle place donnez-vous au sport à Allonnes et dans votre action municipale ?

« Nous en avons fait une priorité avec la culture dans notre action municipale, et cela aussi bien en installations sportives modernes et adaptées qu’en accompagnement financier et matériel des associations sportives.

Cela se traduit par 3 867 licenciés pour 11 300 habitants. Nous y consacrons 12 % du budget municipal. Dans notre activité, au-delà de la pratique sportive, nous avons multiplié ces dernières années les initiatives de réflexion sur l’environnement du sport sur les thématiques telles que : sport et argent – sport et violence – sport vecteur éducatif – sport et femmes…Le colloque de Ville et Banlieue que nous accueillons les  22 et 23 mars  s’inscrit dans cette démarche. A chaque fois, nous avons associé les acteurs sportifs locaux et départementaux à ces temps de réflexion. »

[dropcap type= »circle » color= »#FFF » background= »#F1B521″]D[/dropcap]es ateliers porteront sur le sport comme vecteur de parité et comme école de la citoyenneté. Ce sont pour vous des enjeux forts en banlieue ?

« Ce sont des enjeux forts pour toute la société et effectivement important dans nos villes et quartiers.  Dans des territoires où les inégalités sociales, les discriminations sont fortes, on vérifie chaque jour le rôle de la politique sportive dans les constructions des citoyens.

[quote align= »center » color= »#4491C7″] »On vérifie chaque jour le rôle de la politique sportive dans les constructions des citoyens. »[/quote]

Les éducateurs sportifs, je voudrais vraiment les féliciter, jouent un rôle très important dans l’épanouissement des ados et des jeunes. Ils sont un complément important au travail réalisé dans le cadre de l’école.

Pour les filles, le sport scolaire est déterminant pour aider à la pratique sportive. La parité dans le sport scolaire (UNSS) est un fait. Pour se poursuivre et s’amplifier, il y a besoin de renforcer les moyens financiers et humains dans l’aide aux clubs locaux et de donner à l’ EPS à l’école toute sa place. »

[dropcap type= »circle » color= »#FFF » background= »#F1B521″]Q[/dropcap]uel constat faites-vous sur le sport dans notre pays ?

« Il est malade comme notre société. L’argent y fait des ravages. Il entraîne du découragement chez les acteurs locaux confrontés à la difficulté de la tâche avec des moyens en baisse.

Dans le même temps, pris globalement, l’argent ne manque pas dans le sport, …  mais il faut savoir de quel sport nous parlons. Dans nos villes populaires, ce n’est pas le sport professionnel où l’argent coule à flot, qui est notre préoccupation, mais bien le sport amateur et l’engagement des bénévoles qui souffrent d’un manque cruel de moyens. Il y a urgence à redonner de l’espoir aux milliers de bénévoles qui ne comptent par leur temps pour apporter du plaisir, de la joie, de la solidarité aux jeunes et moins jeunes.

[quote align= »center » color= »#4491C7″] »Il y a urgence à redonner de l’espoir aux milliers de bénévoles qui ne comptent par leur temps »[/quote]

Avec le colloque de Ville et Banlieue, nous voulons contribuer à installer ce débat dans la société française, et aussi faire vivre nos 120 propositions en les enrichissant. C’est ainsi que nous redonnerons de l’espoir aux acteurs locaux, aux élus de banlieues. »