Des écoquartiers en banlieue

La commission nationale « Ecoquartiers » vient de se réunir sous l’égide du Ministère du Logement pour examiner une quarantaine de nouvelles candidatures. Révélation : de nombreux projets sont situés en banlieue dont plusieurs s’inscrivent dans le cadre de projets de rénovation urbaine.
Une double raison de se réjouir pour Ville & Banlieue qui participait à ces travaux.

Un mouvement qui se confirme. Nous avions demandé dès 2012 que les quartiers en politique de la ville soient exemplaires de la ville durable, à commencer par les programmes de logement social. Nous avions ajouté une exigence supplémentaire s’agissant des projets de rénovation urbaine (PRU), pour qu’ils deviennent, sous l’impulsion volontariste de l’ANRU, des laboratoires de l’éco-construction, de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique (propositions 94 & 95 de nos 120 propositions de mars 2012). Nos propositions trouvent aujourd’hui un écho dans le panel des projets examinés lors de la dernière réunion de la commission nationale Ecoquartiers.
En effet, sur 41 projets étudiés, 16 se situaient dans des villes périphériques d’agglomération dont 10 dans des banlieues populaires en politique de la ville.

Des candidatures multiples, à tous les degrés d’avancement de la démarche
S’il existe actuellement 39 écoquartiers labellisés et 98 projets reconnus officiellement comme « engagés dans la démarche », les 41 projets présentés cette année visaient pour certains l’admission à l’engagement officiel, pour d’autres la labellisation « Ecoquartiers », deux communes adhérentes de l’association représentant ces deux cas de figures.

Quelques réalisations exemplaires
Parmi les multiples observations des experts ou des participants à la commission, on retiendra plus particulièrement parmi les projets réalisés en banlieue :

  • Une densification accrue de 12% et de fortes ambitions énergétiques (BBC et suivi de consommations), à Pessac (33)
  • Une forte mixité fonctionnelle logement / activité, incluant de nombreux équipements (résidence pour personnes âgées, cabinet médical, écoles), à Brétigny-sur-Orge (91)
  • Une intéressante opération de réhabilitation/réinvestissement de friches industrielles avec raccordement aux réseaux de chaleur biomasse/géothermie, à Ris-Orangis (91)
  • Une concertation exemplaire (forums citoyens de co-conception, appuyés sur des outils numériques et de simulation 2D/3D, un suivi de chantier participatif), à Issy-les-Moulineaux (92)
  • Une extension du réseau de chaleur de 60 à 75% des besoins de chauffage, dans un projet fortement soutenu par l’Union européenne, à Saint-Ouen (93)
  • Une opération sociale originale menée sous la forme d’une Société Civile Immobilière d’Accession Progressive à la Propriété (SCIAPP), à Ramonville-Sainte-Agne (31)
  • Des exigences qualitatives fortes dans le parc social, avec des formes urbaines très variées et une ambition énergétique « équivalent passif », à Val-de-Reuil (27)

Zoom sur les 2 projets présentés par nos adhérents :

stmartindheres_projet_daudetSaint-Martin d’Hères (38) présentait un projet d’extension urbaine sur le quartier de la ZAC Daudet. Ce projet a retenu l’attention favorable de la commission pour sa densité urbaine, pour sa volonté de présenter une offre de logements abordable dans un contexte de prix élevés (agglomération de Grenoble), son insertion au tissu existant, sa qualité environnementale (niveau acoustique et végétalisation) et enfin pour la qualité du processus de concertation auprès des opérateurs et des futurs habitants.

st-jean-de-braye-2

Saint-Jean-de-Braye (45) présentait de son côté un projet en extension immédiate du centre-ville sur des réserves foncières acquises progressivement (sans expropriation). Du point de vue de l’éco-mobilité, ce projet atteint une qualité optimale grâce à une inter-modalité poussée (tramway/bus/TER/voies vertes et venelles/apaisement des vitesses de circulation, gestion du stationnement). Portage politique fort et participation citoyenne (à travers des « ateliers de travail urbain ») lui assurent une bonne gouvernance. Au plan urbain, le périmètre choisi permet d’anticiper le renouvellement du centre ville, avec une priorité donnée à l’insertion dans le tissu existant et au travail des espaces publics autour des axes structurants.
Enfin, le programme de logements s’avère ambitieux grâce à une offre diversifiée, une démarche de dialogue avec les concepteurs et les acteurs de la construction, des exigences qualitatives et un certain nombre d’innovations : maison intergénérationnelle, maisons passives, habitat participatif.