Marseille, les nouveaux enjeux de la politique de la ville

À Marseille, près d’un habitant sur quatre vit en quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), certains de ces quartiers cumulant de nombreuses problématiques socio-économiques qui les placent parmi les plus pauvres d’Europe.

Les quartiers prioritaires de Marseille jouissent d’une image négative. Pourtant, ces territoires regorgent de ressources, d’un tissu associatif dense et d’habitants mobilisés au quotidien pour faire vivre des valeurs d’entraide et de solidarité.

En 2015, le GIP Politique de la Ville est dissous et le pilotage du contrat de ville marseillais est transféré à la Métropole. La municipalité actuelle a souhaité affirmer l’attention portée à ces quartiers et a ainsi créé une mission Politique de la Ville, afin de jouer à nouveau pleinement son rôle dans le contrat de ville, en étant au plus près des acteurs.

 

Pourquoi ?

Mobilités, rénovation urbaine, lutte contre l’habitat indigne, réussite éducative, ces enjeux sont prégnants dans les 35 QPV de la ville et sont au cœur de la politique municipale. Réaffirmer le rôle de Marseille au sein du contrat de ville et se doter de moyens dédiés pour y faire face deviennent donc des orientations fortes de la municipalité.

L’exécutif a ainsi construit l’action de la mission Politique de la Ville autour de deux axes : une meilleure connaissance des acteurs et une réponse globale à leurs attentes, notamment par la synergie avec le droit commun.

 

Comment ?

Bien que l’animation du contrat de ville ait été confiée à la Métropole, la Ville dispose en propre d’une enveloppe venant soutenir l’investissement des acteurs de la politique de la ville (1,6 millions d’euros). La reprise en gestion directe de cette enveloppe s’est opérée selon deux orientations : implication des services de droit commun et accompagnement global des acteurs.

La rencontre de chaque porteur de projet est ainsi l’occasion de la découverte et de l’analyse de son projet associatif ou d’activité dans sa globalité, afin d’orienter vers de nouveaux financements (droit commun, autres financeurs) ou vers des dispositifs de soutien (formation, accompagnement).

Lors de chaque rencontre il s’agit également d’identifier tous les endroits de connexion avec les services municipaux et de faciliter l’interaction : mise à jour d’une convention d’occupation d’un jardin public, distribution de productions dans les bibliothèques municipales, soutien sur l’établissement d’un dossier pour une commission sécurité. Au-delà du soutien financier, les acteurs sont ainsi accompagnés dans la mise en œuvre de leur action de manière globale et bénéficient de toutes les expertises des services de la Ville.

Par ailleurs, la réintégration des instances partenariales du contrat de ville et la participation à la Gestion Urbaine de Proximité sont tout autant de leviers pour une meilleure mobilisation du droit commun au service de l’action dans les quartiers prioritaires.

 

Quelles suites ?

Après quelques mois de mise en œuvre, il semble précoce d’établir un bilan. Néanmoins, certaines avancées semblent prometteuses et ouvrent des perspectives d’ores et déjà identifiées :

  • Retour de la Ville de Marseille dans la gouvernance partenariale : comités de pilotage mais également travail en lien avec les équipes projets dans les quartiers, développement des liens avec l’État et tout particulièrement les délégués du Préfet ;
  • Réussite éducative : intégration de la collectivité au GIP ;
  • Concertation : collaboration avec le service éducation populaire pour l’articulation entre les tables de quartier et les conseils citoyens ;
  • Liens avec les dispositifs de droit commun : les transversalités se construisent avec, par exemple, la mise en place d’une action commune avec le service des espaces publics pour la mise en sécurité d’un terrain envahi par des déchets sauvages, ou encore lors de la diffusion de l’appel à projet investissement, avec la mobilisation des services de droit commun et des mairies de secteur qui ont permis de multiplier par deux le nombre de dossiers reçus et donnant accès à ce financement à des structures ne le connaissant pas.

Soient autant de petits pas menés de concert avec le droit commun et conduisant à une action transversale au sein de la collectivité.

En revenant pleinement et en s’impliquant à nouveau dans la mise en œuvre du contrat de ville, la Ville de Marseille entend agir en « mode agile », revenant ainsi à l’esprit qui a présidé à la création de la politique de la ville, faisant le lien entre les politiques de droit commun et les démarches innovantes qui peuvent émerger sur nos territoires.

C’est dans cet état d’esprit que nous aborderons le travail d’élaboration du futur contrat de ville, dont les travaux seront engagés dans les tout prochains mois, pour construire pour les Marseillaises et les Marseillais une politique publique adaptée aux réalités des territoires et mobilisant tous les moyens disponibles.

 

L’atlas des 35 QPV marseillais

   

 © 2022 — Ville de Marseille

 

Fiche d'identité de la communeLe projet en chiffresPour aller plus loin
  • Nom : Marseille
  • Département : Bouches-du-Rhône
  • Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
  • Population : 870 731 habitant.e.s
  • Maire : Benoît Payan
  • Site internet : Site de la ville
  • Dotation globale d’investissement pour la Ville de Marseille : 1,6 M€
  • Cofinancements : 700 000€ (AMP), 800 000€ (CD 13)
  • Demandes reçues en 2022 : 139 dossiers, pour un montant sollicité de 6 065 000€ représentant un coût total des projets de 9 682 000€
  • Nombre de projets soutenus par la Ville de Marseille depuis la signature du contrat de ville : 136 projets, pour un montant de 5 000 000€
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