Face au « déferlement de haine », les quartiers populaires décidés à faire entendre leur voix

À cinq mois de l’élection présidentielle, des acteurs de la vie associative tentent de se regrouper en réseaux pour être entendus dans le combat politique et médiatique, en espérant surmonter les dissensions et les questions de représentativité.

Entre prolifération des thèses xénophobes et percée de la théorie du « grand remplacement », la campagne présidentielle popularise des idées autrefois marginales, désormais martelées sur petit écran. Premières cibles de ce matraquage politique et médiatique : les habitants des quartiers populaires, ultimes figures repoussoirs, instrumentalisées par les « droites » pour en faire « leur fonds de commerce politicien », dénonce Mohamed Mechmache, 55 ans, l’un des fondateurs de la coordination nationale Pas sans nous.

À cinq mois de l’élection présidentielle, certains, au sein de ces territoires dits « sensibles », sont décidés à s’organiser pour faire entendre leur voix sur les plateaux, dans les journaux, auprès des politiques. « On ne va pas rester spectateur face à ce déferlement de haine, lance M. Mechmache. Nous avons des choses à dire, nos voix comptent. »

Car, pour les politiques, les quartiers sont devenus des territoires sans électeurs à séduire, des territoires où l’on ne vote plus – les taux d’abstention atteignent des records. Résultat, « personne ne s’adresse à eux, comme s’ils n’appartenaient pas au corps politique, regrette l’essayiste Hakim El Karoui. En revanche, ils sont bien utiles à certains, à droite, qui, pour expliquer le déclassement des classes moyennes, applique le principe bien connu et populiste du bouc émissaire ».

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