Pour un effort national de reconstruction dans les banlieues et les campagnes

Arthur Dehaene-Queffelec, entrepreneur social et enseignant en économie à Sciences-Po. La crise des gilets jaunes marque un retour de plus en plus violent de la question sociale. Les classes populaires reprennent l’espace public alors que la « métropolisation » – qui a abouti à concentrer les richesses dans les grands centres-villes – les a progressivement reléguées dans les zones périurbaines et que la question ethnique (poussée par l’extrême droite identitaire et l’extrême gauche racialiste) a monopolisé depuis trop longtemps l’attention médiatique.
Partie des automobilistes contre l’augmentation des taxes sur le carburant, portée par les travailleurs modestes, cette révolte n’a pas emmené avec elle les habitants des quartiers, mieux reliés aux centres villes par les transports en commun et se trouvant davantage en situation de chômage que de manque de pouvoir d’achat au travail. Cependant, au-delà des différences sociologiques et de la cristallisation du débat autour de la taxe carbone, les causes profondes de cette crise sont communes aux banlieues et aux campagnes.

Pour en savoir plus : La Croix – du 13 février 2019

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