Hérouville Saint-Clair. Des idées pour « réparer la fracture sociale »

L’association Ville & Banlieue, qui s’est réunie mercredi 15 mars 2017 à Hérouville, a interpellé les candidats à la présidentielle quant à leurs propositions pour les quartiers prioritaires. Ces élus ont également découvert les initiatives menées par Hérouville.

Deux générations
Créée à la fin des années 1970, l’as­sociation Villes & banlieue réunit une centaine de maires (toutes étiquettes politiques confondues) des com­munes concernées par la politique des quartiers prioritaires.
Parmi eux, le maire MoDem d’Hé­rouville, Rodolphe Thomas. Comme ses collègues· de l’association, il dresse un relatif constat d’échec des politiques de la ville des gouverne­ments successifs, depuis deux gé­nérations. « Parce qu’il a toujours manqué une véritable coordination, résume le maire. Mettre des millions d’euros dans un dispositif ne sera jamais efficace si les différents in­terlocuteurs ne parlent pas entre eux. » Ils recommandent ainsi que la politique de la Ville relève de la res­ponsabilité du Premier ministre.

7 % de la population
Ces 1 500 quartiers prioritaires re­ présentent 7 % de la population française, « soit environ 5 millions de personnes qui habitent dans les banlieues ou des centres-villes usés», présente Marc Vuillemot, pré­sident de l’association et maire de La Seyne-sur-Mer, ville de 65 000 habi­tants, dans le Var.
Pour l’association, il est urgent de « redonner de la dignité citoyenne à ces 5 millions de per­sonnes ». Ces villes ont des idées, qu’elles partagent. Mais leurs élus estiment être « les laissés pour compte, on n’en peut plus ».
Clairement, ils réclament des moyens pour leur permettre de me­ner leurs initiatives favorisant « la réintégration dans ces quartiers po­pulaires ». Par le sport, l’art, la santé, voire l’écologie citoyenne. « Et sur­ tout, par la formation et l’emploi », insiste Rodolphe Thomas. L’une des doléances porte aussi sur la sécurité et la prévention : « Nous deman­dons le rétablissement de la police de proximité, expose Marc Vuille­mot, et, plus largement, que l’État assure ses fonctions régaliennes. »

31 propositions
L’association estime « qu’on n’en­tend rien sur ces questions dans la campagne présidentielle. Les candidats ont sans doute plein d’idées… encore doivent-ils les ex­primer! » Histoire de les aider, Ville & banlieue leur soumet ses 31 proposi­tions, fruits des initiatives menées par ses communes membres. Avec en tête de liste, « s5rtir la politique de la ville de son ghetto institutionnel».
Pour marquer le coup, l’association a choisi d’interpeller officiellement ces candidats à la présidentielle en lançant, depuis Hérouville, un « Ap­pel du 15 mars », relayé par un clip sur son site internet www.ville-et-ban­lieue.org

« Tous les outils sont bons ! »
Pour Ville & banlieue, « tous les outils sont bons pour réparer la fracture sociale », explique Marc Vuillemot. Que ce soient les zones franches, les programmes de rénovation urbaine, l’école de la deuxième chance, dont dispose la ville d’Hérouville. « Mais cela va au-delà de ces seuls territoires : nous souhaitons que les voi­sins de ces quartiers puissent aussi s’exprimer… Parce que la ville est à tout le monde ! »

France-Culture en direct
Afin de nourrir le débat de cette cam­pagne électorale, France-Culture sil­lonnera la France avec sa caravane de la présidentielle. Son circuit dé­butera par Hérouville, d’où la rédaction de cette radio assurera un direct lundi 27 mars, entre 6h et 8h30, de­puis l’hôtel de ville. Cette édition sera plus particulièrement consacrée au thème« Banlieue jeunesse».

Article vu sur :
Ouest-France. Par Nathalie Lecornu-Baert, du 16 mars 2017