Education : les premières orientations de la ministre

Moins de huit jours après sa nomination et à la veille de la rentrée scolaire, Najat Vallaud-Belkacem dévoile ses orientations dans un entretien au Monde daté du 2 septembre. Résumé de ses annonces, en commençant par les deux sujets politiquement sensibles.

« La réforme des rythmes scolaires s’appliquera » dans toutes les écoles de France parce qu’elle permet d’étaler les apprentissages fondamentaux sur 5 matinées et qu’elle ouvre à tous les enfants l’accès aux pratiques artistiques, culturelles et sportives encadrées. Le fonds d’amorçage (attribuant aux communes une dotation de 50 euros par enfant) sera prolongé. L’aide aux communes défavorisées (40 euros par enfant) également. Le ministère restera à l’écoute pour aider au règlement des situations locales les plus délicates. Au-delà et en cas de refus ou de défaillance des maires, les préfets seront chargés de faire appliquer la loi.

ABCD de l’Egalité : 4 mesures pour « transmettre une culture de l’égalité, de la mixité et du respect entre filles et garçons ». Il nous faut « combattre les inégalités que tout le monde constate dans les orientations scolaires comme dans les parcours des hommes et des femmes ». Ainsi, même si la phase d’expérimentation des ABCD est terminée, les enseignants seront formés dans ce domaine. Une mallette pédagogique leur sera destinée pour leur faciliter la tâche en classe, la question devant être intégrée aux nouveaux programmes scolaires dès 2016. Enfin, la démarche sera expliquée à tous les parents pour faire cesser les malentendus et les rumeurs.

« La refondation se poursuit ». Confirmant que la réforme engagée par Vincent Peillon se poursuivrait sur tous les fronts, la ministre se dit convaincue que ses effets « seront perceptibles à moyen terme sur le terrain ».

Les 60.000 postes confirmés d’ici 2017 : plus précisément 54.000 de la maternelle au secondaire, plus 6.000 dans le supérieur et l’enseignement agricole. Le cap budgétaire est aussi confirmé par la ministre. Mais dans le même temps, certains observateurs expriment leur crainte de voir ces créations de postes « absorbées » par une hausse mal anticipée des effectifs scolaires (37.000 élèves de plus en primaire et 32.000 dans le secondaire dès cette année).

Poursuite de la réforme de l’éducation prioritaire. Aujourd’hui lancée dans 102 réseaux, elle concernera d’ici un an plus de 350 REP+ qui recevront davantage de moyens. A périmètre constant (1081 REP) certains établissements sortiront de cette géographie prioritaire tandis que d’autres y feront leur entrée. L’innovation pédagogique y sera encouragée, le travail en équipe facilité. A titre d’incitation et pour favoriser la stabilité des équipes, les primes attribuées aux enseignants seront revalorisées.

Pour une notation « qui stimule au lieu de décourager ». La ministre confirme que le chantier ouvert par son prédécesseur sur « une notation bienveillante »… « lui tient à cœur ». Mais elle se garde de s’engager sur quoi que ce soit qui s’apparente à une suppression des notes, laissant à la future Conférence sur l’évaluation le soin de faire des propositions concrètes.

« Rapprocher les parents de l’école ». Mettant ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, la ministre insiste sur la nécessité de mieux accueillir les parents à l’école, « notamment ceux qui n’y mettent jamais les pieds » et confirme que ce sera une priorité de l’éducation prioritaire.

Concertations annoncées sur la réforme des programmes. Le projet de « socle de connaissances » – que la ministre se représente comme « une forme d’excellence pour le plus grand nombre » – élaboré par le conseil supérieur des programmes à la demande du ministère, sera soumis aux enseignants dès cet automne. Suivront une consultation sur les programmes d’élémentaire puis une autre sur ceux du collège entre janvier et mai prochains.

 

 

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